Chargé.e de diffusion
un métier en voie de disparition?
Chargé.e de diffusion, un métier en voie de disparition?
Dans l’ombre de l’artiste, son travail est rarement considéré. Si le spectacle est un chef d’œuvre, on jugera qu’il n’a aucun mérite à le diffuser et si c’est un navet, on estimera qu’il n’en fait pas assez.
Comme si cela ne suffisait pas, il doit composer avec les crises environnementales, sanitaires, sociales, les budgets, les barrières qui « protègent » les « programmateurs », l’inquiétude de comédiens mis sous pression, les incontournables festivals de pré mâchage et réseaux de diffusion, les spécificités et missions particulières de chaque lieu de diffusion, la maitrise des réseaux sociaux, les remballages et exaspérations de ceux auprès de qui il insiste pour simplement obtenir une réponse.
Il doit être extraverti, autonome tout en s’assurant qu’il répond à la démarche artistique et à la ligne politique de la compagnie, être bon vendeur sans paraître « marchand de tapis », pouvoir prendre rapidement de la distance quand il se fait remballer, inventif, créatif tout en se contentant d’un salaire de misère. Bref être « une perle », terme que l’on retrouve souvent dans les offres d’emplois destinées à cette fonction.
Au sein d’une compagnie, c’est sans doute le métier le plus exigeant, le plus anxiogène et aussi le moins défendu au niveau du statut d’artiste par exemple.
Dans le fond si ce métier est en voie de disparition n’est-ce pas parce que celui de programmateur, à savoir celui dont la mission est aussi celle d’un dénicheur qui explore curieusement la production artistique tous azimuts, n’est pas lui-même en voie de disparition ?
Didier Balsaux