Les Royales Marionnettes présentent :

Les 4 fils Aymon

" Mon fils, si toi et tes frères ne vous soumettez pas à l'empereur, c'est ton cadavre que je déposerai à ses pieds. Pense à ton devoir de chevalier, à mon honneur, à la prospérité de notre famille, à l'amour de ta mère, ... "

Théâtre de marionnettes, en rue ou en salle
Tout public à partir de 9 ans
70 minutes
Création 2018

Souffle révolutionnaire sur fond de légende séculaire, « Les 4 Fils Aymon » est une adaptation de l'histoire bien connue des Ardennes et des environs. Contant la résistance de quatre frères face à l’empereur Charlemagne, elle nous est livrée ici à travers le regard de leur père, le Duc Aymon. Quand la « juste révolte » s’oppose à un pouvoir qui se définit lui-même comme légitime, la légende questionne l’actualité…

Distribution, création

Auteur : Didier Balsaux
Script doctor : Corinne Klomp
Mise en scène : Jean Lambert
Création et sculpture des marionnettes : Didier Balsaux
Scénographie : Didier Balsaux avec l'aide de Yves Chomez
Peinture décors et marionnettes : Evelyne de Behr avec l'aide de Akira Zambrano
Costumes comédiens et marionnettes : Anne Bariaux
Création Lumière : Manu Maffei
Musique et création de décor sonore : Mounawar So Dar
Création sonore additionnelle : Guillaume Istace

Autour

Article de presse
2018-12-26-l-avenir-royales-marionnettes-1.pdf

Avec le soutien de :
• la Fédération Wallonie-Bruxelles - Service des arts de la rue, cirque et forain
• la Province du Brabant wallon - Service Culture
• La Sabam
• Avec le soutien du Théâtre des Doms – Avignon
En coproduction avec :
• Liège Together - Métamorphoses
• Le Centre Culturel de Dinant
• Pierre de Lune – Centre Scénique Jeunes Publics de Bruxelles
• Latitude 50 – pôle arts du cirque et de la rue
Accueils en résidence :
• Théâtre des Doms – Avignon
• Arsenic2 – Centre de Création Artistique (Liège)
• La Marlagne (Wépion) et ékla, Centre Dramatique de Wallonie pour l'Enfance et
la Jeunesse, dans le cadre des Classes Résidentielles d’Immersion Artistique
(CRIA): "Fais-moi une scène!", sous l'égide de l’Administration Générale de la
Culture.
Mise à disposition de locaux :
• Ferme de la Dîme – Wasseiges
• Centre Culturel de Jodoigne
• Centre Culturel de Amay
• Le Miroir Vagabond asbl
• Centre Culturel de Beauraing

Note d'intention

par l’auteur et directeur artistique Didier Balsaux
Qu’est-ce que la « juste révolte » ? À partir de quel moment l’insurrection du peuple
devient-elle légitime face à un pouvoir qui se définit lui-même comme légitime ? À
partir de quel moment un peuple qui se révolte cesse-t-il d’être considéré comme
composé de « voyous », de « casseurs » ou de « terroristes » pour être composé de
« révolutionnaires » ou de « résistants » face à un pouvoir inique ?
Comme support à ces questions, nous avons choisi « Les Quatre fils Aymon », une
chanson de geste du XIIème siècle. La première version imprimée le fut à Lyon au XVIème
siècle. Pendant quatre siècles, cette légende a donc essentiellement été transmise par les
troubadours par la seule tradition orale et compte tenu du public auquel ceux-ci
s’adressaient. Tantôt magnifiant le grand empereur Charlemagne quand ils jouaient
pour les seigneurs, tantôt chantant la glorieuse révolte de Renaud et de ses frères quand
ils s’adressaient au peuple.
L’épopée raconte la révolte des quatre fils du Duc Aymon contre l’Empereur
Charlemagne. Lors d’une réception au Château de l’Empereur, Renaud le second de la
fratrie, est insulté par le neveu de Charlemagne. Dans la querelle qui s’ensuit, Renaud
tue son rival. Les quatre frères s’enfuient tandis que leur père, le Duc Aymon réitère sa
promesse de servir loyalement son suzerain et jure de pourchasser ses propres fils.
’originalité de notre discours est de faire du Duc Aymon le protagoniste de notre
spectacle. C’est à travers le regard de ce père pourchassant ses fils que nous
développons notre propos ; un père au centre de tous les conflits. Il aime
profondément ses fils, mais le respect de la parole donnée à l’empereur l’oblige à les
renier ; empereur qui par ailleurs le maltraite. Son épouse le supplie de renoncer à son
projet, par amour pour sa famille. Par ailleurs, ses fils sont bien plus puissants que lui,
notamment parce qu’ils sont aidés par le cheval-fée Bayard, un cheval tellement
fantastique qu’il en devient « croyance », et représentatif d’une force occulte ou
symbolique.
Face à ce duc, Renaud a pris le commandement du groupe. Renaud, un fils révolté contre
le despotisme et l’injuste autorité d’un Empereur aveuglé par ses seuls intérêts. Un fils
qui renvoie au visage du père le paradoxe de ses valeurs. C’est lui qui a été victime de
l’offense, mais malgré cela, c’est également lui qui réclame la paix. La cruauté de
l’empereur à son égard est donc bel est bien illégitime. Il est dès lors du devoir de
Renaud de lutter contre ce tyran et de mener la fronde contre Charlemagne.
On devine l’admiration que le Duc éprouve pour ses fils et leurs valeurs, il reconnaît en
eux ce qu’il leur a inculqué, mais il est tenu par la parole donnée, constamment tiraillé
entre son devoir et l’amour qu’il éprouve pour ses enfants.
Au regard de notre époque et des luttes à venir, cette épopée européenne enracinée
dans l’imaginaire collectif trouve un écho particulier.